Le monde entier a rendu hommage au marquis de la mode le jour de son décès, le 19 février 2019. Pourtant, peu arrivent à dire pourquoi Lagerfeld a autant marqué les esprits dans l’industrie du vêtement. C’est ce que nous allons tenter de faire ici.
Culture du détournement
Lorsque Lagerfeld prend les rennes de Chanel en 1983, la maison, devenue ringarde, est sur le déclin. Le couturier s’empare alors de toutes les pièces célèbres de la marque et les détourne : il associe la veste en tweed avec un jean – si Coco Chanel avait vu ça, elle en aurait fait une syncope, elle qui détestait le jean – il troque les ballerines bicolores pour des baskets, et met un gros coup de ciseaux dans les jupes au-dessous du genou pour les raccourcir.
Une influence mondiale
En incorporant des éléments modernes dans des pièces classiques, Lagerfeld décale les styles. Cette conception de la mode sauve Chanel, mais, plus que ça, elle s’impose partout. Autrefois élégant, le look « veste en tweed – foulard en soie – jupe sous le genou » est aujourd’hui jugé désuet par tous les prescripteurs de mode.
Créateur des mannequins stars
Les égéries, c’est encore lui. Lorsqu’il reprend Chanel, Lagerfeld signe un contrat d’exclusivité avec Inès de la Fressange, qu’il avait engagée pour sa ressemblance avec Coco Chanel. Elle devient l’emblème de la marque, mais aussi le premier mannequin star. D’autres suivront.
Les cheveux blancs, un must
Le personnage de Lagerfeld lui-même, pittoresque et caricatural, a aussi influencé l’apparence d’aujourd’hui. Ses cheveux blancs, qu’il poudre avec du shampoing sec, finissent sur les podiums dès les années 2010. À l’époque marqueurs de vieillesse et de pauvreté, ils sont à présent assumés par les aînés et les jeunes en sont friands. Si cela va de pair avec l’émergence d’un nouveau marché alléchant de seniors, Lagerfeld a contribué à remettre ce signe du temps au goût du jour.
Un excellent dessinateur
Pour en savoir plus sur le personnage, on vous recommande le film Karl Lagerfeld se dessine. Le designer y raconte de nombreux détails sur sa vie et son travail à travers le prisme du dessin, qu’il maîtrisait extrêmement bien.