La porte est entrouverte chez Dadas. Une lampe de fortune branchée sur une multiprise éclaire mon chemin jusque dans l’intérieur encombré de notre hôte du jour où je le retrouve à son trône, un banc d’angle devant une table débordante des vestiges de son quotidien : matériel de peinture, parole de chansons griffonnées sur des factures, cendrier plein, cannettes vides, … C’est là que ce bluesman géant reçoit les gens de passage, sa famille, le quartier.
Dans le poêle, Dadas a allumé un feu de bois de récup’ « qui ne vaut rien » pour ne pas devoir enfiler trop d’habits par-dessus sa veste de bûcheron et sa casquette de bad boy. Il me raconte son après-midi à la patinoire avec sa fille, sa vie passée de « crunch » sur les bancs d’église. Il m’apprend à jouer à la scopa, jeu de cartes italien, auquel je prends garde de ne pas trop gagner parce qu’il est « mauvais perdant ». Enfin, on écoute sa playlist. Une sélection d’ours bienveillant marqué par la vie, dans laquelle on retrouve beaucoup de blues, de folk, de soul aussi meurtrie que lui.
- Ray Charles ft. Johnny Cash // Why me Lord?
- Etta James // I’d rather go blind
- Bobby Blue Bland // Sitting on the Poorman’s Throne
- Rue du Congo // Bad Mood
- Karen Dalton // It’s so hard to tell Who’s going to love you the best
- Corey Harris // Pas parlez
- Curtis Knight ft. Jimi Hendrix // If you want to make a fool of somebody
- The Shadows // Apache
- Dadas // Smoke
- Emir Kusturica & the No Smoking Orchestra // Bubamara (Main version)
- The Raconteurs // Old Enough