Cette année-là, le monde fait face à la Première Guerre mondiale et, cerise sur le gâteau, à une pandémie de grippe espagnole. Le masque est donc rendu obligatoire dans plusieurs pays.
Le grand nettoyage
Si le nom grippe espagnole peut faire sourire, il ne s’agit pourtant pas d’un truc sympa à déguster avec quelques tapas et un pichet de sangria en terrasse. La grippe espagnole, c’est entre 20 et 50 millions de morts dans le monde entier, soit une à deux fois plus de morts que la Première Guerre mondiale. Belle performance et joli combo pour cette pandémie, parmi les plus meurtrières de l’Histoire.
La peur du ridicule
Mais malgré cette violence et la mortalité de la maladie, une partie de la population est réticente à porter le masque et à appliquer les gestes barrières. En février 1919, le quotidien français L’Heure publie un article dans lequel il est expliqué que « le public dans son ensemble est plutôt réfractaire au port du masque parce qu’il craint d’être ridicule avec sur le visage ». En 1919, le style avait son importance. De l’autre côté de l’Atlantique, même genre de problème. À l’été 1918, la ville de San Francisco ferme donc ses bars, ses églises, ses écoles, interdit les rassemblements et rend le port du masque obligatoire. Les contrevenants et autres récalcitrants risquent jusqu’à 10 jours de prison.
Théories du complot
Si aujourd’hui on accuse volontiers Bill Gates, la 5G ou encore les réseaux satanistes pédophiles d’être à l’origine de la pandémie de Covid-19, à l’époque on cherche aussi à désigner un coupable. En 1919 les grands responsables de l’épidémie espagnoles sont… les Allemands. Aux États-Unis, on va même jusqu’à imaginer des sous-marins allemands qui traversent l’Atlantique pour apporter le virus et le déposer sur les côtes américaines.
De l’art de communiquer
L’ironie de cette histoire est que l’origine de la grippe espagnole est… américaine. Elle trouve son origine au Kansas, où des soldats sont contaminés avant d’embarquer pour l’Europe. Et si la grippe espagnole porte ce nom, c’est parce que l’Espagne a été le seul pays à bien vouloir communiquer en toute transparence au sujet de cette pandémie.