Journalope: e-sports, start-ups infernales et anarchisme

2 mai 2017

Le plus souvent, l’actualité dicte sa partition et les journalistes exécutent. Chez GRRIF, une fois par mois, on se fait un bœuf : on vous propose de découvrir des sujets dont on a simplement envie de vous parler. C’est le principe de Journalope, qui s’intéresse cette fois-ci aux e-sports, à l’enfer des start-ups et à ce qui reste de l’anarchisme en 2017.

Quand le jeu vidéo se pratique comme un sport

La crème des gamers suisses avait rendez-vous ce week-end à Bâle. Par « gamers », entendez bien « des individus qui s’adonnent au jeu vidéo ». Les finales du Swiss Gaming Challenge se déroulaient dans le cadre de Fantasy Basel.

 On a rencontré sur place Frédéric Boy ; il est le président du Lausanne Sports eSports, un club qui réunit des talents de toute la Suisse romande. Ensemble, ils participent à diverses compétitions (en photo ci-dessus, l’équipe du jeu « Overwatch ») ; mais ils luttent aussi contre les préjugés autour du monde du jeu vidéo, notamment l’image de geek boutonneux dans sa cave, entouré de cartons de pizza.

 Et on lui a demandé, à Frédéric, ce qu’il faut pour être bon à ces jeux-là.

« Contre des Coréens, on se ferait rétamer. »

Par bonheur, c’est des Suisses alémaniques que Frédéric et son équipe affrontaient en finale du jeu Overwatch dimanche. Un jeu qui se déroule à six contre six, dans l’univers Warcraft, où il s’agit de dégommer l’adversaire en lui jetant des sorts…

En face du Lausanne Sports eSports, donc, l’équipe Suisse Prime Gaming qui, comme les Romands, a remporté les qualifications online.

L’affiche avait un goût de revanche, puisque les Romands avaient battu les Alémaniques deux semaines plus tôt à Lausanne. Entre fascination et incompréhension, on a suivi cette partie et débriefé le match avec le président du Lausanne eSports, Frédéric Boy.

« On n’hésite pas à se parler franchement dans l’équipe, voire même à s’insulter. »

La prochaine échéance, pour les Romands, c’est l’un des tournois les plus populaires du monde. Ça se passe ce week-end à Tours, en France, autour du jeu Hearthstone. Et Frédéric Boy estime que figurer dans les 10 meilleurs serait « incroyable ».

L’enfer des start-ups

Mathilde Ramadier journalope

« Bienvenue dans le nouveau monde. Comment j’ai survécu à la coolitude des start-ups ».

C’est le titre du livre dans lequel Mathilde Ramadier, française expatriée à Berlin, témoigne de son expérience dans une douzaine de start-ups.

Derrière l’univers du cool et des smileys, elle a été confrontée à des conditions précaires et à une idéologie digne des années 40. Elle nous raconte comment elle a découvert l’envers du décor des start-ups.

« Cet esprit totalitaire m’a dérangée. »

Mathilde ne mâche pas ses mots et nous raconte les pires anecdotes de son expérience.

Mais que reste-t-il de l’Anarchisme en 2017 ?

anarchisme

Le mouvement est né au 19e siècle, enfanté par Pierre-Joseph Proudhon et Bakounine. Selon leurs théories, la propriété, c’est le vol ; les ouvriers doivent gérer collectivement les moyens de production ; et il faut détruire les trois pouvoirs que sont l’État politique, l’économie capitaliste et le religieux. A Bakounine, on doit en outre le principe de révolution de la classe ouvrière.

Mais à l’heure de la globalisation, qu’est-ce qui subsiste de ces théories ?  Carole Villiger est historienne, experte en mouvements sociaux et en matière de violence dans les mouvements politiques en Suisse. Céline lui a demandé de définir l’anarchisme et de nous expliquer ce qu’il représente en Suisse en 2017.

« Aujourd’hui (…), les anarchistes tentent une construction d’un ordre social fondé sur l’émancipation et la liberté de tous. »

Impossible de parler d’anarchisme en 2017 sans rencontrer un anarchiste. Céline est donc partie à la chasse, à St-Imier, bastion historique du mouvement. Elle y a rencontré Michel Némitz, anarchiste et coresponsable depuis 28 ans d’Espace Noir, centre culturel et social autogéré.
Mais il n’y a pas un anarchisme. Alors, de quel courant Michel se revendique-t-il ?

« On voit un retour de personnes qui se revendiquent de l’anarchisme. »

Les Journalopes sont du genre furtif : une petite heure passée ensemble, et c’est terminé.

On vous donne rendez-vous dans quatre semaines pour une nouvelle exploration de cette actualité qui ne fait pas l’actu.

A bientôt !