Non loin des bouquinistes et du pont des arts, la rue de Verneuil, à Paris, s’anime depuis le 20 septembre dernier. Des dizaines et des dizaines de touristes, de mélomanes et de curieux déambulent sur les trottoirs ou s’arment de leur téléphone pour photographier la maison du 5 bis. Une petite file de personnes se forment devant la façade bariolée, où l’on devine des paroles et des mots d’amour, adressés à Jane Birkin et Serge Gainsbourg.
Le 5 bis, rue de Verneuil n’est autre que la maison familiale de Serge Gainsbourg, entre 1969 (année érotique) et 1991. Elle a été longtemps laissée vide de monde, mais elle est devenue un musée à l’automne dernier. Charlotte Gainsbourg, l’actuelle propriétaire des lieux et fille de Jane et Serge, a conservé l’âme de son père dans cette maison ; les objets n’ont pas bougé, le canapé du salon est élimé, les costumes sont repassés et rangés dans la penderie. Le public est invité à circuler dans les couloirs et observer tous les détails de la vie gainsbourienne, audioguide vissé sur les oreilles.
L’expérience est intime et émouvante, grâce aux mots de Charlotte Gainsbourg, qui a réalisé l’audioguide avec Soundwalk Collective. De sa voix soufflée (peut-être la plus douce du monde), la fille de Serge Gainsbourg raconte ses souvenirs d’enfance : les repas dans la minuscule cuisine familiale, les leçons de piano, les après-midis cinéma et jeux vidéo. Elle nous guide à travers les différents espaces, révélant des instants de vie comme autant de photographies. Le moment est suspendu ; le visiteur pose son regard sur une famille célèbre, qui, au 5 bis rue de Verneuil, vivait la vie de milliers d’autres familles… le quotidien d’un père, Serge, mais aussi celui de sa fille, Charlotte.
La visite se poursuit au Musée Gainsbourg, où l’on découvre des centaines de documents d’archives, des disques, des lettres ou encore la statue de l’homme à la tête de chou.