Le deuxième main, ce business qui pèse des milliards

19 août 2020

Un marché encouragé par les Suisses

Un Suisse achète 16 kilos de vêtements et chaussures chaque année, ce qui représente un budget mensuel de 210 CHF par ménage. Bons élèves en matière de récupération, nous sommes nombreux à utiliser les services de collecte de vêtements disséminés un peu partout dans notre pays. Bienvenue dans le business du seconde main, un marché écologique, économique et a priori humanitaire.

Texaid, le leader suisse

Texaid, la plus grosse filière de récupération de textiles dans notre pays, trie et valorise les vêtements usagés. Elle en amasse 37’000 tonnes chaque année. La majeure partie de sa « pêche annuelle » est vendue à l’étranger. Et la plupart des textiles récupérés sont recyclés en chiffons de nettoyage et en matériaux d’isolation. Fondée en 1978 par Caritas, La Croix-Rouge suisse, le Secours suisse d’hiver, Solidar, Kolping et l’Entraide protestante, Texaid a son siège à Schattdorf, dans le canton d’Uri. Elle emploie 130 personnes. Ces dernières années, elle a ouvert des filiales en Allemagne, en Hongrie, en Bulgarie, en Autriche, en Espagne, au Maroc et aux États-Unis. Preuve que le marché est en plein essor.

8 milliards de dollars

Au niveau mondial, les Etats-Unis représentent le plus gros exportateur de vêtements usagés. L’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique sont quant à eux les principaux exportateurs européens. Au total, le marché du deuxième main représenterait environ 8 milliards de dollars par an.

Le deuxième main, c’est pour qui ?

Le recyclage permet d’habiller en premier lieu les populations d’Afrique, d’Europe de l’Est et d’Asie. Mais en 2016, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda se mobilisent contre ces importations, nuisibles à leur propre industrie textile. Le Rwanda a carrément décidé de les interdire pour relancer le marché local en 2018.

La situation du Kenya

Au Kenya, l’industrie textile s’est effondrée à la fin des années 1980 sous la pression de la concurrence. Et si au départ, le pays s’était associé à ses voisins pour limiter les importations de vêtements usagés, il s’est rétracté sous la pression des États-Unis. Il y a quelques mois, en guise de mesure sanitaire, il a tout de même interdit la chose. Mais cette restriction des importations a été levée ce lundi. Pour une fois que le SARS-CoV2 servait d’aubaine…