Cette année le film Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock fête ses 60 ans, tout comme son générique.
C’est au graphiste Saul Bass que l’on doit ce petit bijou de trois minutes, révolutionnaire pour l’époque. Au milieu des années 1950, les génériques de films sont chiants très ennuyeux. En gros, c’est une suite de noms empilés les uns sous les autres sur un fond gris triste et sans identité. Tous les génériques se ressemblent et sont parfaitement interchangeables. Problème : ces génériques n’ont rien à voir avec l’histoire du film. Ils ne reflètent pas l’état émotionnel ou psychologique des personnages.
«La révolution Saul Bass»
C’est à ce moment qu’intervient le graphiste Saul Bass. C’est lui qui a eu le premier l’idée de créer une ambiance dans le générique en s’inspirant de l’histoire du film qui allait être racontée. Il l’a fait la première fois pour le film L’homme au bras d’or (1955) d’Otto Preminger.
Très porté sur les innovations, Alfred Hitchcock demande à Saul Bass d’imaginer un concept pour le générique de son prochain film, Vertigo. Avec une parfaite compréhension de l’œuvre, Saul Bass réussit à créer un générique qui annonce au spectateur les grands thèmes du film : le vertige, la chute et la perte de contrôle. Rien n’est pourtant dit de manière très claire, mais tout y est suggéré. Saul Bass pose les bases et prépare le spectateur à entrer dans le film. Du pur génie, qui soixante ans après n’a pas pris une ride et a influencé tout le cinéma moderne.