Le photographe neuchâtelois Guillaume Perret a remporté cette semaine le premier prix du Swiss Press Photo, dans la catégorie Vie quotidienne, pour son travail sur les résidents d’un camping vaudois. La série s’appelle Lux, c’est un travail sur la liberté, sur l’habitat, sur le corps et sur l’intime. « Cette question, c’est un peu comme un oignon avec plein de couches : il y a l’intimité du camping, qui est déjà une petite communauté en tant que telle… Il y a aussi l’intimité du corps, celle de la peau… Tout le monde ne place pas le curseur au même endroit : pour quelqu’un qui a l’habitude de vivre nu, ce qui est intime, c’est cette toute petite chambre au fond de la caravane. Celle qu’on ne fait jamais visiter », raconte le photographe.
C’est lors d’une commande pour un magazine qu’il a foulé pour la première fois l’herbe du camping du Pra Collet, et qu’il a rencontré son premier « modèle » : une résidente, qui posait nue, pour un sujet sur le rapport au corps. « Elle en a parlé à ses voisins, puis elle m’a rappelé en me disant qu’ils étaient plusieurs à vouloir poser pour moi ! », déclare le photographe. Le hasard des rencontres, donc, a modelé l’idée : Guillaume Perret est ensuite revenu plusieurs fois au milieu des caravanes et mobil homes, pour interroger cet habitat, cette manière de vivre… le prix de la liberté. Avec un regard sensible et délicat qui lui est propre (on se souvient de la sublime série Amour), Guillaume Perret raconte l’histoire de résidents, de leur peau et de leur vie quotidienne.
« J’ai tout de suite vu que ce lieu était photogénique, et pas que visuellement. Comme un petit théâtre dans lequel on comprend ce qu’est le prix de la liberté. J’y voyais aussi la question de la sobriété; comment vivre avec moins. »
Guillaume Perret, photographe
Déjà publié dans ArcInfo, la série Lux pourrait devenir un livre. Le prix SwissPress Photo, remporté cette semaine par Guillaume Perret, devrait lui permettre de concrétiser ce projet.