Un taux 100 fois plus élevé aux États-Unis qu’au Nigeria
Alors que la pandémie sévit depuis plus d’un an, on observe que le taux de mortalité lié, rapporté à la population, est dix fois plus élevé aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Italie qu’en Inde… et même cent fois plus qu’au Nigeria. C’est assez inhabituel que les pays développés soient les plus endeuillés : beaucoup de maladies infectieuses (sida et malaria par exemple) touchent souvent bien plus les pays pauvres. Le New-Yorker vient de publier une vaste enquête sur le sujet.
Le mystère asiatique
Le journal prend notamment l’exemple de l’Inde, où la pandémie a fait nettement moins de ravages que les spécialistes ne l’avaient prévu, comme dans beaucoup de pays d’Asie du Sud et d’Afrique subsaharienne. Pour expliquer ce « mystère épidémiologique », l’auteur, Siddhartha Mukherjee, évoque la démographie : en Inde, l’âge médian est de 28 ans… en Italie, 47 ans. Pas anodin, quand on sait que le risque de mourir du Covid-19 double tous les huit ans au-dessus de 30 ans.
Les EMS pointés du doigt
La structure des familles et les contacts intergénérationnels ont leur importance, mais il semblerait que la concentration des personnes âgées en EMS, typiquement occidentale, soit plus problématique que la cohabitation au sein de la famille.
Oui mais…
Les chercheurs interrogés dans l’article remarquent quand même qu’il est possible que les décès prédits soient encore à venir, mais il faudrait que l’épidémie s’accélère de manière exponentielle pour atteindre ces prévisions. Et pour nuancer encore un peu, la sous-évaluation des morts du Covid-19 est bien réelle dans les pays pauvres : on estime qu’il faut compter environ dix cas réels pour chaque cas déclaré.
(Sujet : Nina)