Les sorcières d’hier et d’aujourd’hui sont au cœur d’une enquête théâtrale, actuellement présentée à l’ABC, à La Chaux-de-Fonds. Pour sa création Sulfure, la metteuse en scène Elise Perrin a travaillé sur la figure de la sorcière : celles qui ont été persécutées il y a plusieurs siècles, et les sorcières modernes, remises au goût du jour par le mouvement féministe notamment. « J’ai eu envie de faire réfléchir à la notion de vérité et de fiction. Il y a la réalité historique et puis il y a le personnage imaginaire. Les deux entrent en résonnance, en contradiction et interagissent. Les fictions impactent la réalité, donc c’est important de bien les choisir », explique Elise Perrin, qui se dit fascinée par la figure parfois romantisée de la sorcière.
Pour bien comprendre la réalité historique, la metteuse a scène s’est immergée dans l’histoire de la chasse aux sorcières en Suisse. Elle a notamment passé trois mois en résidence dans le Château de Valangin, où des personnes suspectées de sorcellerie ont été enfermées.
« La sorcière, en tant que symbole de notre imaginaire, incarne des valeurs que j’ai envie de défendre : l’indépendance, la puissance et la dangerosité. »
Pour donner vie aux figures historiques et autres sorcières de Sulfure, des artistes d’horizons divers, de 27 à 72 ans, font entendre leur voix sur scène : Elise Perrin s’est entourée des Filles du Vent, un ensemble polyphonique. L’enquête théâtrale Sulfure est jouée de mercredi à dimanche à l’ABC, à La Chaux-de-Fonds. Mardi, une écoute publique du podcast « Au terrible temps des sorcières », de Cyril Dépraz et la RTS, est organisée par l’ABC.