Un succès grandissant
Les Suisses se sont rués sur les billets dégriffés l’an dernier, annonçaient hier les CFF : 8,8 millions de billets vendus, 60% de plus qu’en 2018. L’ex-régie fédérale déclare donc qu’«en remerciement», elle va continuer d’en proposer cette année, pour un montant d’au moins 100 millions de francs. Le rabais des dégriffés peut atteindre jusqu’à 70% du prix d’un billet normal. Youpie, devrait-on dire.
Sauf que…
Effet collatéral de ce succès, l’offre peut sembler plus limitée pour les usagers avec, parfois, des stocks épuisés. De plus, billet dégriffé ne rime pas avec carpe diem. C’est bien pour organiser son voyage à l’avance, mais en se privant de toute latitude: le billet dégriffé est valable uniquement pour un train et un horaire bien précis. Une utilisatrice nous confiait d’ailleurs qu’en se trompant de train en toute bonne foi avec son billet dégriffé, elle avait dû s’acquitter d’une amende de 10 CHF.
Bon à savoir
Il est inutile de chercher des billets dégriffés aux heures de pointe. Il n’y en a pas. Les CFF concentrent l’offre sur les trains au taux de remplissage de 60% maximum. Plus les prévisions de remplissages sont faibles, plus le rabais est important. Autre information utile, les CFF mettent ces billets en vente 60 jours avant le départ et leur nombre n’est pas chaque jour le même. L’offre fluctue, même si en général, elle est supérieure à la demande.
Vers une normalisation des billets dégriffés ?
La Confédération a récemment pris des mesures pour faire baisser le prix du train. Elle va alléger les charges des CFF de 90 millions de francs dès le 1er janvier 2021 en baissant le prix du sillon. Mais plutôt que de répercuter cela sur le prix des abonnements et des billets usuels, la solution privilégiée pour l’instant est de proposer encore plus de billets dégriffés, au détriment des usagers quotidiens, souvent obligés de prendre le train aux heures de pointe. Verdict en avril, où une décision sera prise.