90’000 € pour avoir embauché plus de femmes que d’hommes
L’État français a infligé une amende de 90’000 € à la Ville de Paris pour avoir nommé trop de femmes aux postes de direction en 2018: sur 16 places, 11 ont été attribuées à des femmes (soit 69 %), contre 5 seulement à des hommes. Or, la loi demandait une représentation de 40 % minimum pour chaque sexe dans le cadre de nominations.
L’ironie d’une disposition absurde
Ce sont les effets – ironiques – d’une disposition légale « absurde », selon la maire de Paris Anne Hidalgo, qui visait justement à promouvoir les femmes sur le marché de l’emploi. Elle a été corrigée en 2019. La nouvelle loi, entrée en vigueur en juin dernier, permet une dispense de pénalités pour les employeurs qui favorisent un sexe ou l’autre si cela n’aboutit pas à un déséquilibre. Avec 47 % de cadres supérieures aujourd’hui, Paris est donc « en règle ».
« Je vais me réjouir aujourd’hui que nous ayons été condamnés à une amende. »
Anne Hidalgo
Une sanction pour… le bien des femmes
Anne Hidalgo a fait part de sa joie quant à cette amende, non sans ironie – encore -, relevant qu’il est nécessaire d’embaucher plus de femmes pour rattraper le retard en matière d’égalité. Elle a l’intention d’aller régler la somme en main propre au ministère de la Fonction publique l’année prochaine, accompagnée de toutes ses adjointes et directrices. Ironie toujours, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, souhaite que cette amende serve à promouvoir la place des femmes dans la… fonction publique. Bref, beaucoup d’ironie dans cette histoire. Mais comme ça, la boucle est bouclée.
11 femmes, 5 hommes… La Ville de Paris a été condamnée à 90.000 euros d'amende parce que trop de femmes directrices ont été nommées.
Avec mes adjointes, les directrices et les présidentes de groupe, nous irons donc porter ce chèque à la Ministre de la Fonction publique. pic.twitter.com/yMDAeH86eS
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) December 15, 2020