Rarement à court d’idées, le musicien biennois Cee-Roo vient de réaliser un clip sur sa terrasse. Il a fait appel à ses voisins qui ont chacun participé au morceau depuis leur appartement. Interview.
GRRIF : Comment se passe ce confinement ?
Cee-Roo: Assez bien. J’ai pas mal de choses à faire. Notamment pour l’émission 120 minutes de la RTS. J’ai le sentiment que ce confinement nous inspire et nous pousse à être créatifs. J’essaye aussi de m’amuser depuis chez moi comme avec cette vidéo que j’ai réalisée depuis cinq toits différents.
Justement, peux-tu nous présenter ton nouveau groupe, « The Quarantines » ?
C’est un groupe qui a été créé juste pour l’occasion avec mes voisins. Il y a Sebastian Schweiger qui est batteur, et Nicolas Gschwind qui est pianiste. J’ai encore recruté mes voisins que je ne connaissais pas avant, en leur demandant si je pouvais emprunter leur terrasse le temps d’un morceau. Et c’est donc Arnaud Carnal, guitariste, qui est sur le toit, ainsi que Forma, une chanteuse lausannoise qu’on aperçoit dans la petite loggia. Enfin, moi je m’étais posté au centre de ces quatre musiciens, sur ma terrasse, pour centraliser le son depuis chez moi.
Qui a composé le morceau ?
J’ai commencé à brainstormer avec Nico pour composer un nouveau morceau. En cherchant des idées, on est tombé sur ce vieux titre de Martha Reeves & The Vandellas, Nowhere to Run, qu’on a plus ou moins repris pour les parties vocales. On trouvait que cette phrase allait assez bien dans le contexte. On a ensuite composé autour en ajoutant la voix de Forma à la place de Martha et en adaptant les paroles. Au final, toutes les parties du morceau ont été enregistrées sur les toits et assemblées à partir des prises faites en live. Tout s’est fait très vite.
Comment vous vous y êtes pris pour enregistrer le morceau sur les toits ?
J’ai tiré des câbles depuis ma carte son, afin que les musiciens puissent être dans le rythme et s’entendre jouer. Ça a fait beaucoup de câbles, on est arrivé à près de 400 mètres! On a ensuite utilisé un drone pour amener les câbles d’un toit à l’autre et filmer le clip.
Y a-t-il eu des imprévus ?
La principale complication était de finir les branchements avant que le soleil se couche. Ça a joué à trente minutes près ! On voit d’ailleurs que certains plans n’ont pas la même luminosité car ils ont été tournés avant. Mais sinon tout a fonctionné. On a pu jouer en live sans décalage. Le seul problème a été de démêler les câbles une fois le morceau terminé (rires).
Pour conclure, un petit mot pour le coronavirus ?
Je lui dis « Coucou, je t’emmerde ! » Mais d’un autre côté, très au fond de moi, je lui dis aussi merci pour la partie confinement qui fait que chacun se pose un peu et prend le temps de faire le point sur sa vie et de faire ressortir son aspect créatif. On voit aussi beaucoup de choses qui se passent : une solidarité qui émerge et la nature qui reprend vie dans certaines parties du monde. J’espère qu’on saura garder ces bonnes choses à l’avenir.
Le clip Nowhere to Run est à découvrir ici ou ci-dessous.