« Palestiniennes » est une websérie documentaire réalisée par la cinéaste française Mariette Auvray et diffusée en libre-accès sur le site du Courrier International. Trois épisodes de 15 à 20 minutes nous font voyager entre territoires israéliens et palestiniens, de Jérusalem à Haïfa en passant par Acre, Bethléem et Ramallah. Guidée par Nadia, la réalisatrice a le loisir de filmer la route et elle ne s’en prive pas. On découvre les paysages arides, les colonies, les villes délabrées ou au contraire flambant neuves, parfois selon le territoire sur lequel on se trouve. On découvre le mur érigé par l’Etat d’Israël depuis 2002, pour séparer leur territoire de celui des Palestiniens. On peut voir sur ce mur des messages forts sous forme de tag, car l’art devient échappatoire.
Palestiniennes, artistes et résistantes
Ces messages sont transmis notamment par une dizaine de femmes que Mariette Auvray a rencontrées. Elles sont rappeuse, DJ, brodeuse, designeuse d’intérieur, cheffe cuisinière, artiste de cirque ou créatrice de mode, et elles ont toutes la trentaine. Elles racontent le vol de l’identité palestinienne par le temps mais aussi par une certaine volonté du gouvernement israélien. Par exemple, à Jérusalem, le nom arabe des rues disparaît petit à petit. Le documentaire a un angle, il est donc orienté. Mais plus que l’éternel débat entre Israël et la Palestine, c’est réellement la rencontre avec des femmes qui ont des projets fascinants qui est mise en avant. Pour la réalisatrice, elles sont « dépositaires de la culture là-bas et d’une certaine idée de résistance ».
Terre aride, femmes florissantes
Car ces femmes attaquent les clichés et sortent des sentiers battus malgré la difficulté. Dans leur société, elles sont traitées différemment que le serait une femme étrangère. Elles subissent des moqueries, des insultes verbales parfois. On leur demande constamment pourquoi, à leur âge, elles ne sont pas mariées. Fortes de leur responsabilité individuelle et d’une envie d’éveiller le monde à leur cause, elles tracent leur chemin. Sont-elles représentatives de la société palestinienne ? Pas sûr. Mais elles pourraient bien faire évoluer cette dernière.
Le rêve palestinien, une musique à la fois douce et forte
Dans le contexte géopolitique qu’elles connaissent, un rêve éternel reste de faire évoluer la relation entre le territoire de Palestine et celui d’Israël. Le documentaire nous exprime par l’image ce que c’est, vivre en Israël lorsqu’on est Palestinien. Tout est plus compliqué. La construction du mur a réussi, selon ces femmes, à faire croire aux Israéliens qu’il est dangereux pour eux de passer de l’autre côté, où les habitants sont considérés comme terroristes.
C’est notamment à travers la musique que toutes ces considérations pourraient changer, et les différents morceaux, très engagés, complètent notre immersion dans un pays en plein conflit mais qui regorge tout de même d’une richesse rare en termes de sacré, d’héritage, mais aussi d’idées. Les trois épisodes pour combler l’envie de voyage, c’est ici .