Les Contes de Cockatoo, c’est le premier film du rappeur genevois Varnish La Piscine. Un moyen-métrage burlesque et absurde qui raconte les péripéties de gangsters à la ramasse. Disponible en intégralité sur YouTube, il met en valeur une superbe bande originale, toujours signée du rappeur. Intitulée METRONOME POLE DANCE TWIST AMAZONE, elle constitue peut-être l’album le plus abouti du jeune musicien. Interview.
GRRIF: Comment vis-tu cette période de confinement ?
Varnish La Piscine: Il fait beau et ça fait plaisir malgré le fait qu’on ne puisse pas sortir. Je fais de l’exercice et je reste en famille. Je mange bien.
Sur le plan créatif, cette situation est quelque chose qui t’inspire ou au contraire qui t’empêche d’avancer ?
Je viens de terminer une période de création intense avec le film, le ciné-concert et l’album. Je profite de ce moment pour prendre un peu de recul et être plus tranquille. C’est essentiel pour que j’évite de saturer. J’en profite pour écouter du son. Il n’empêche que 40% de mon cerveau est toujours actif et focalisé sur mes prochaines actions.
Ton dernier projet est double. Un moyen-métrage burlesque, Les contes de Cockatoo, et sa bande originale METRONOME POLE DANCE TWIST AMAZONE. Tu as d’abord pensé à la musique ou au film ?
Aux deux en même temps! J’ai imaginé le scénario du film lors d’un voyage à Paris et ensuite les deux œuvres se sont faites simultanément. Dans mes projets, le son et l’image vont toujours de paire.
On a vraiment le sentiment d’une création polymorphe. Autant dans la B.O. que dans le film, il y a beaucoup d’influences. Peux-tu nous citer quelques œuvres qui t’ont inspiré pour ce projet ?
Je dirais que les œuvres de Les Baxter m’inspirent beaucoup. Pharrell et Tyler comme toujours, mais aussi les gros sons classiques de rap comme le 99 problems de Jay-Z, Head Over Wheels de G. Dep ou du Dipset. J’ai aussi été inspiré par Red Hot Chili Peppers. J’aime bien parfois composer comme si j’incarnais un autre artiste. C’est un exercice que j’aime bien. J’ai été également inspiré par les livres de contes, mais surtout par les situations banales de la vie. Je pourrais en parler pendant des heures car il y a beaucoup de choses qui m’inspirent.
À la fin de ton film, tu remercies le groupe L’Éclair, quel rôle les membres ont-ils joué dans ce projet ?
Ils ont collaboré sur l’album en y ajoutant des guitares et des synthé. On a également bossé ensemble pour le ciné-concert d’Antigel. En Suisse il est rare de tomber sur des musiciens aussi ouverts d’esprit et ouverts au rap. Ils sont super ouverts et ça fait plaisir. On s’est super bien entendu.
Peux-tu nous parler plus en détail du morceau Cortezz ? Quels sont les morceaux et les genres musicaux qui t’ont influencé pour ce titre ?
Cortezz est dédicacé aux femmes qui ont de l’assurance comme Sade, Kelis ou encore Madonna. Ces femmes me donnent l’impression d’être extrêmement sûres d’elles et c’est cette attitude que je voulais mettre en avant dans le morceau. J’ai également cherché à proposer un morceau uptempo aux influences pop rock. J’aime bien les adaptations britanniques, norvégiennes ou encore d’Europe de l’est dans ce genre musical.
La production du disque est très réussie et sonne incroyablement bien. L’orchestration est complexe. As-tu le sentiment d’avoir passé un cap avec ce disque ?
Merci ! Oui je sens que j’arrive mieux à faire ce que j’ai en tête. Cela dit j’apprécie toujours autant mes autres projets.
Tu es très apprécié en France. As-tu le sentiment que l’engouement pour ta musique est aussi fort en Suisse ?
C’est difficile de mesurer l’engouement qu’on provoque. C’est vrai que j’ai des bons retours de France mais la Suisse m’a quand même bien soutenu et j’ai pu y faire mon premier film. C’est agréable d’être apprécié mais je cherche avant tout à apprécier les œuvres que je propose. C’est l’authenticité qui me permettra de faire voyager ma musique partout.