Avec “Music Can Hear Us”, DJ Koze tend l’oreille à l’invisible

14 avril 2025

Il a mis six ans à revenir. Et à vrai dire, personne ne l’attendait avec impatience. Pas parce qu’on s’en fichait, mais parce que DJ Koze est insaisissable. Il n’annonce rien, il ne suit aucune cadence. Il prend son temps, comme s’il écoutait la musique avant même de la créer. D’ailleurs, son nouvel album s’appelle Music Can Hear Us. Et c’est peut-être bien ça, le vrai pouvoir de Stefan Kozalla : faire de la musique un organisme vivant.

Ici, pas de bangers, pas de drops, pas de frime. DJ Koze fuit les dancefloors, et nous entraîne ailleurs. Là où les samples chuchotent, où les voix sont fantomatiques, et où chaque beat semble respirer tout seul. On avance comme dans un rêve, un rêve éveillé où les instruments prennent vie, se déplacent, se répondent sans jamais s’imposer.

C’est doux, c’est flou, parfois drôle, toujours organique. Il y a des flûtes qui sifflotent, des cordes qui flottent, des basses qui se glissent dans les coins. Et puis, au milieu, des éclats de lumière, des bribes de voix, un groove un peu tordu mais profondément humain.

Alors évidemment, on pense à Knock Knock — son chef-d’œuvre de 2018 — plus direct, plus compact. Music Can Hear Us est plus éclaté, plus contemplatif, presque méditatif. Il n’atteint peut-être pas la force de son prédécesseur, mais il en prolonge la logique. Comme si Knock Knock avait ouvert la porte, et que ce nouvel album s’y engouffrait, les yeux fermés.

Écouter la chronique audio :

Music Can Hear Us de DJ Koze, sur Pampa Records.

Crédit image : DJ Koze