Suivre l’actualité discographique de King Gizzard & The Lizard Wizard est quasiment un job à plein temps. Avec ces zinzins australiens, on ne parle plus d’années pour séparer leurs créations mais bel et bien de mois! Aujourd’hui sort « Butterfly 3000», leur troisième album en sept mois et le 18ème de leur discographie… le tout en 11 ans d’existence.
Un virage radical
Au-delà de ces considérations statistiques, ce qui nous intéresse surtout dans ce nouvel album, c’est le virage radical qu’il représente dans leur manière d’aborder leur musique. Si les seigneurs psychédéliques australiens évoluaient jusqu’ici dans un style proche du rock psychédélique expérimental, avec «Butterfly 3000», les King Gizzard abandonnent la guitare électrique pour embrasser à pleine bouche le synthétiseur et apporter ainsi à leur composition une couleur dream-pop futuriste toute chelou.
Jardin d’Eden cybernétique
Cette fois le groupe nous confronte à la question d’un jardin d’Eden cybernétique au bord de l’apocalypse. Il fallait donc un son un peu plus synthétique et beaucoup moins électrique que d’habitude. Cela dit, bien que le disque nous emmène dans un univers assez étrange et inconnu, il ne nous perd pas complétement. On retrouve dans les compositions quelques éléments qui ont fait les marques de fabriques du groupe : un phrasé typique du chanteur, des rythmiques saccadés et l’utilisation récurrente de contre temps.
Air, Polo & Pan, Beck et Tame Impala dans tes oreilles
Bref, Butterfly 3000 c’est un voyage tout chelou d’où vous ressortirez sans doute avec la tête qui tourne un peu mais quand même avec l’impression générale de vous sentir étrangement bien et détendu. Un peu comme si les duo français Air et Polo & Pan avait fricoté d’un peu trop près avec Beck et Tame Impala.
Meilleures morceaux : Catching Smoke, Shanghai et Blue Morpho
Crédit image : Butterfly 3000 English version back cover by @jj_cool_juice