Ça y est, Gesaffelstein a dévoilé Gamma, son premier album en 5 ans. Véritable architecte d’une électronique sombre et monolithique, le musicien surprend encore son monde avec ce nouvel album. Après un Alpeh brutal et un Hyperion chromé, Gamma se dresse comme un monument angoissant et claustrophobique. Une bande-son de film d’horreur vintage où Satan en personne prendrait le micro pour vous flanquer une peur noire.
Yan Wagner, chanteur à la voix torturée, est le seul complice du musicien tout au long de l’album. Un pied de nez au précédent opus qui alignait de nombreux featurings prestigieux.
Mais Gesaffelstein n’est jamais aussi fascinant que lorsqu’il œuvre en solitaire et déclenche une électronique apocalyptique et angoissante. Le son est urgent, les morceaux ciselés et ramenés à leur forme la plus expéditive. Dissimulés à la fin de l’album, comme on enfermerait un monstre dans un placard, les tracks Psycho et Tyranny sont les véritables démons intérieurs de Gamma. Un déferlement de violence qui pourrait être la bande-son d’un futur où les robots se détraqueraient et dont les pièces métalliques voleraient en éclat.
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Gamma, Columbia Records
Crédit image : Gesaffelstein