Du 3 au 7 février, de 17 à 18h, les fantômes hantent la radio. L’émission Hanté s’intéresse à la figure du fantôme dans la culture : du vilain spectre vengeur au gentil poltergeist, de la Dame blanche au simple souffle étrange, les histoires paranormales investissent les récits depuis des millénaires. Le mystère qu’ils incarnent -celui de l’au-delà, de ce qu’il y a après la mort- peut expliquer cette fascination. Mais les fantômes d’hier ressemblent-ils à ceux d’aujourd’hui ? Qu’est-ce que ces revenants disent de leur époque ? Et comment les médias contribuent à les rendre visibles aux vivants ? GRRIF a rencontré plusieurs personnalités romandes, qui « côtoient » ces figures presque au quotidien… dans Hanté, il n’est pas question de répondre à la question « Est-ce que les fantômes existent ? » mais plutôt « Que nous apportent-ils » ?
Pour ce premier épisode, GRRIF vous emmène à Neuchâtel, dans la demeure de Daniel Sangsue, auteur et professeur émérite de l’université de Neuchâtel… Et spécialiste, entre autres sujets, des fantômes, des vampires et des morts-vivants.
« Quand je travaillais sur un auteur en particulier, je trouvais toujours les livres qu’il fallait au moment où il fallait, en allant par hasard dans des librairies ou des bibliothèques. Il y avait des conjonctions qui me donnaient l’impression que l’auteur me guidait et me mettait le doigt sur ce qu’il voulait que je découvre. C’était assez confondant. » – Daniel Sangsue, auteur et professeur émérite de l’Université de Neuchâtel
Daniel Sangsue a étudié plusieurs objets au cours de sa carrière, et parmi eux, la pneumatologie littéraire : l’étude du souffle, des esprits, dans les écrits du 19e siècle. Dans son essai Fantômes, esprits et autres morts-vivants, il explore les différentes figures paranormales qui apparaissent dans les récits d’auteurs tels que Balzac, Baudelaire ou encore Maupassant. Il remarque alors que tous les auteurs de cette époque ont à un moment donné écrit sur la figure du fantôme, que ce soit pour évoquer un traumatisme (la vision d’exécutions publiques au XIXe siècle ou les épidémies de choléra), ou simplement parce que la question de l’Après était omniprésente, alors que le spiritisme vivait son âge d’or.
En bon amateur de fantômes qui se respecte, Daniel Sangsue tient des journaux extimes, comme il les appelle (pour les opposer à intime, puisqu’ils sont publiés). Dans Journal d’un amateur de fantômes, puis dans Les fantômes comme les chats choisissent leur maître, il consigne toutes ses rencontres avec des fantômes et autres morts-vivants : que ce soit dans les livres, les films, mais aussi au travers d’histoires du quotidien, quand des connaissances ou d’autres personnes lui racontent leurs expériences paranormales.
« J’aime à dire qu’il faut inverser la question : plutôt que de dire « Est-ce que vous croyez aux fantômes », c’est « Est-ce que les fantômes croient en nous ? » Est-ce que nous sommes si fiables ? Et est-ce que les fantômes ont envie de revenir dans le monde qu’on leur présente actuellement ? » – Daniel Sangsue
Bibliographie :
– Fantômes, esprits et autres morts-vivants, essai de pneumatologie littéraire, Daniel Sangsue
– Le Vampire, Polidori d’après Lord Byron
– Les 1001 fantômes, Alexandre Dumas
– Le livre des tables – procès-verbaux des séances de spiritisme chez Victor Hugo, Gustave Simon et Victor Hugo
– Journal d’un amateur de fantômes, Daniel Sangsue
– Les fantômes comme les chats choisissent leur maître, Daniel Sangsue
– Les fantômes du presbytère, Daniel Sangsue
