Il est en concert ce soir à la Case à Chocs. Et avant ça, en interview sur GRRIF. Jeune génie de l’électro pop, l’artiste français Lewis Ofman a sorti son premier album Sonic Poems en février dernier. Vous avez pu en entendre certains extraits en playlist sur GRRIF, dont le superbe Attitude. Lewis Ofman nous raconte l’histoire de ce morceau.
Interview
GRRIF: Tu peux nous raconter l’histoire de ton tube Attitude ?
Lewis Ofman: Alors je rentrais de vacances, c’était au mois d’août 2019. Je rentre de vacances, je n’avais fait aucune musique et d’un coup en fait, je me suis mis à mon clavier, c’était un Yamaha DX7. Je venais de composer un rythme, qui est le rythme qu’on entend dans l’intro. Et d’un coup, je suis comme ça, je suis dans une énergie un peu spéciale parce que je n’ai pas fait de musique pendant un mois et là je fais Tin, Tin, Tin Tin, Tin Tin Tin Tin (chante l’intro). Et j’étais là:
« Oh non, non, non. Qu’est-ce que c’est que ça, là ? Ah non, ça ne m’intéresse pas du tout, qu’est-ce que c’est que ce rythme ? Cette espèce de mélodie stadium, électro, ça ne m’intéresse pas. »
Et puis je suis pris dans le truc. Je le fais à fond, et je commence vraiment à kiffer. Et ensuite je fais une espèce de passage un peu mélodique et romantique et je trouve la mélodie. Et là je suis complètement pris, je le montre à mes amis qui adorent. Et voilà.
Et après j’ai découvert que la chanson entière était désaccordée, parce que je l’avais faite avec un clavier qui était désaccordé ce jour-là. Donc toute la chanson est 1/2 ton plus bas. Enfin, c’est entre un ton et 1/2 ton, c’est assez étrange. Mais ça déstabilise pas mal de gens qui veulent faire des covers, parce qu’il faut vraiment accorder son instrument d’une façon spéciale pour jouer par-dessus. Voilà Attitude.
Je l’avais appelé Attitude en la faisant, mais il n’y avait pas encore de voix. C’est un an plus tard, quand j’habitais à Barcelone, que j’ai eu l’idée de demander à mon ami Taïka et sa petite sœur Shanaé de m’envoyer leur voix en train de dire Attitude. Comme quoi, ça peut prendre du temps ces choses-là.
À quoi ressemble une journée de travail typique de Lewis Ofman ?
Alors ça fait longtemps que je n’en ai pas eu une typique, vu que je suis en tournée en ce moment, ça bouge tout le temps, c’est n’importe quoi. Peut-être que mes concerts sont du travail, mais en tout cas, pour ce qui est du travail de faire des chansons, on y est vraiment plus comme c’était avant. Avant, je me levais, j’écoutais un vinyle en prenant mon café, et ensuite en général j’allais au studio en vélo. Et j’arrivais fatigué et affamé. Et donc je perdais toute l’après-midi à faire la sieste, mais tout d’un coup, à 18 heures, une fulgurance se passait et j’arrivais à faire des choses pas mal.
Tu écoutes quoi en ce moment comme musique ?
J’écoute Claus Ogerman, qui est notamment l’arrangeur de l’album de João Gilberto Amoroso. Cet arrangeur a fait un magnifique album qui s’appelle Gate of Dreams, que j’ai découvert à Los Angeles il y a deux semaines, quand j’étais en tournée aux États-Unis. J’ai découvert cet album dans un jardin, et je suis bouclé sur lui.
Dans le cadre de ta tournée, tu vas revenir en Suisse romande après avoir joué au Montreux Jazz Festival cet été. La Suisse, tu kiffes comment ?
La Suisse, je kiffe. J’ai passé un très beau moment à Montreux. C’était vraiment génial. Je me souviens de flamants roses au petit matin, qui volaient au-dessus du lac. C’est ma seule apparition en Suisse à vrai dire, et donc pour l’instant je kiffe et j’ai hâte de revenir.