L’armée suisse planche enfin sur une gamme d’équipements vestimentaires adaptés à différentes morphologies dans ses rangs. L’armée a mandaté Armasuisse, l’Office fédéral de l’armement chargé, entre autres, des achats militaires, pour concevoir la nouvelle panoplie de nos guerriers. Elle sortira en 2022 et elle a été baptisée « système modulaire d’habillement et d’équipement pour les engagements militaires ». C’est donc comme ça qu’on appelle les fringues au département de la guerre.
L’équipement militaire de 1848 à nos jours
Depuis 1848, tout soldat porte une seule et même ligne, quelle que soit la forme de son corps. Un calvaire pour les femmes notamment, qui ont du mal à trouver leur compte sans ressembler à des sacs de patate. Et ce n’est pas qu’une question d’esthétique, comme le relève une militaire sous nom d’emprunt dans le journal Femina, c’est aussi une question d’efficacité et de confort. Elle dit ça parce qu’au moment de chercher des tailles appropriées, on lui a répondu : « Ce n’est pas un concours de beauté, Madame! ». Réflexion typique d’un militaire encore coincé en 1848. Mais tout ça va changer. Pour la première fois, les fringues de l’armée suisse intégreront la dualité femme-homme, du slibard à la gourde, en passant par la tenue de combat, le gilet pare-balles et le sac à dos.
«Des personnes des deux sexes ont été utilisées dans les différentes séries de tests. L’objectif n’est pas de mettre l’accent sur l’apparence spécifique au sexe, mais de concevoir de manière optimale les vêtements fonctionnels pour différentes formes et tailles de corps en particulier. »
Delphine Allemand, porte-parole de l’armée
Il aura donc fallu 174 ans pour comprendre qu’on ne fait pas la guerre avec des sacs de pommes-de-terre. En même temps, il n’y a pas si longtemps, on avait des pilotes qui volaient uniquement aux heures de bureau, faut pas s’étonner si des concepts aussi basiques montent lentement au cerveau.
Crédit photo: Sina Guntern, CC BY-NC-ND