La journaliste spécialiste de mode Alice Pfeiffer – qui travaille notamment pour The Guardian, Les Inrocks, Vogue UK – vient de publier « Le goût du moche », œuvre dans laquelle elle explore le ringard. Selon Alice Pfeiffer, le ringard qui monte sur la première marche du podium est le résultat d’un mélange. Il y a d’une part l’éloge du douteux, et de l’autre, le retour de la mode des années 2000. Tous ceux qui ont vécu les années 2000 savent que ce n’était pas la période du bon goût. Cette décennie est celle de la french manucure, de la raie au milieu avec deux mèches décolorées sur le devant, des crocs, des pantalons évasés, et j’en passe parce que ça va donner la migraine à beaucoup d’entre vous.
Des Crocs aux t-shirts promotionnels
Ces tendances répudiées ces dernières années redeviennent le comble du cool aujourd’hui. Les grandes marques de prêt-à-porter réhabilitent les Birkenstock ou les Crocs sur les podiums. Mais les nouvelles générations cultivent aussi l’amour du vintage et du mauvais goût. Elles se réapproprient les vêtements de leurs parents, elles portent des sabots en caoutchouc, des trainings Sergio Tacchini et des t-shirts promotionnels de Lidl pour refuser les diktats du beau, dans une démarche proche de celle du punk.
Fuir la mode, ou pas
Le mauvais goût, une manière de s’émanciper des lois de l’industrie de la mode ? En apparence seulement, parce qu’au final, fuir les lois de la mode devient la mode. On a presque tous le nez dedans, qu’on le veuille ou non, qu’on porte un mulet des années 1990 ou de 2021.