Comment groover sans faire le malin ? Lou Phelps semble avoir trouvé la recette avec Chèlbè, son nouvel album. Pour ceux qui ne parlent pas couramment créole, Chèlbè signifie « élégant ». Dire que le disque porte bien son nom serait presque un euphémisme. Le son est à la fois chaleureux et affuté, flottant et impactant. C’est Kaytranada, le grand frère de Lou qui signe la plupart des productions.
Quelques invités viennent étoffer le projet, mais c’est en solo que Lou Phelps brille le plus. Il y a dans sa voix quelque chose de solaire, presque aveuglant. On aurait envie d’enfiler des lunettes teintées pour faire défiler les pistes.
Au cœur de l’album, What Now ralentit le tempo. C’est la parenthèse mélancolique, un moment de doute porté par une instru minimale, presque lo-fi, qui évoque Voices Inside My Head de The Police.
Souvent bondissant, parfois flegmatique, Lou Phelps sait aussi se faire plus sensuel. Sur Under My Skin, son flow devient charnel, les claviers ondulent sans jamais virer au kitsch.
Avec Chèlbè, Lou Phelps prouve qu’il sait tout faire ou presque, avec assurance. Sans hausser le ton, sans surjouer. Juste avec style. Et beaucoup d’élégance.
Écouter la chronique audio :
Chèlbè de Lou Phelps, sur Stand Up Guy Records
Crédit image : Lou Phelps
