Nature Morte (2/5) : L’art pour se réunir, avec Saype

11 décembre 2024

Du 9 au 13 décembre, de 17 à 18h, des artistes qui œuvrent pour la planète sont invités au micro de GRRIF, dans l’émission Nature Morte. Entre doutes, espoirs et révolutions, cinq acteurs et actrices culturel.les reviennent sur leur parcours et leur engagement pour une société en transition.

Aujourd’hui, GRRIF tend son micro à Saype, land-artist d’origine française, établi en Suisse. Ses fresques éphémères géantes en noir et blanc se sont étendues sous les pyramides d’Egypte, au pied de la Tour Eiffel ou au milieu des ruines en Turquie, après le séisme de février 2023.
Les œuvres magistrales de Saype délivrent un message de paix et évoquent le vivre ensemble. Des mains enlacées pour le projet Beyond Walls, des enfants qui dessinent des soleils ou construisent des ponts ; le travail de Saype est reconnu dans le monde entier, à tel point qu’il a été choisi par FORBES il y a quelques années, pour figurer dans la liste des 30 personnalités de moins de 30 ans qui écrivent le futur de l’art et de la culture. Mais comment allier conscience écolo quand on court le monde ? A quel point des œuvres, aussi géantes et engagées soient-elles, ont un impact sur celles et ceux qui les regardent ?

« C’est hyper compliqué de quantifier l’impact de ton art (…) Mais par exemple, en 2018, quand j’ai soutenu l’association SOS Méditerranée à Genève, ça a eu un impact hyper fort au niveau médiatique et populaire. A tel point que la Confédération a voté une loi en soutien à cette association. » – Saype

Saype à Hatay, en Turquie, en 2023 (https://www.saype-artiste.com/hatay-2023 )

Saype s’est intéressé au street-art à l’adolescence, vers l’âge de 14 ans. Ce n’est que quelques années plus tard qu’il a tenté de dessiner sur l’herbe, lorsque les drones ont commencé à faire leur apparition. Et puisqu’il dessinait à même le sol, il a développé une peinture biodégradable : « C’est ça qui m’a amené à m’intéresser à l’écologie. Avant je n’étais pas plus sensible que ça. Je me suis dit que ça n’aurait pas de sens de peindre sur l’herbe avec une peinture lambda. »
Petit à petit, ses projets évoquent l’environnement et l’écologie : en 2019, il peint « Trash », une bouteille en plastique géante sur un pré, pour donner à voir ce message : « Impacter les mentalités, sans impacter la nature ». Ses peintures « Human Story » délivrent elles aussi un message de paix et souvent d’encouragement à préserver notre patrimoine environnemental. « Dans mon boulot, j’essaie d’amener de la douceur dans un monde – à mon avis – qui est assez brut, où la société nous invite tout le temps à aller sur des pulsions primaires. J’essaie d’amener de la nuance dans les débats, de la poésie… du beau. »
Saype admet avoir une empreinte carbone élevée, puisqu’il voyage autour du monde pour son travail, mais révèle aussi qu’il considère aujourd’hui ses projets importants, dans les messages qu’ils délivrent, pour faire face aux défis en cours et à venir : « C’est viscéral de faire ces projets. « Beyond Walls », ces mains qui travaillent ensemble pour créer un futur où il y a beaucoup de justice sociale (…), tout ça, ça va être le combat de notre génération. »

Le travail de Saype est à voir sur son site : ici.

Nature Morte, c’est toute cette semaine de 17 à 18h sur GRRIF. Dans le prochain épisode, GRRIF s’entretiendra avec Camille Rebetez, scénariste et auteur de théâtre, qui a notamment co-écrit en 2019 la Charte des artistes pour le climat.
Et pour réécouter le premier épisode, avec la comédienne et metteuse en scène Juliette Vernerey, c’est par ici.

Une série de portraits réalisée avec le soutien de la FSRC et Swiss Perform :