Du 9 au 13 décembre, de 17 à 18h, des artistes qui œuvrent pour la planète sont invités au micro de GRRIF, dans l’émission Nature Morte. Entre doutes, espoirs et révolutions, cinq acteurs et actrices culturel.les reviennent sur leur parcours et leur engagement pour une société en transition.
Comédienne, auteur, peintre ; nous avons interrogé différents artistes qui nous ont tous parlé de leur lien à la nature, et de leur envie de créer dans le respect du Vivant et de la planète. Pour ce dernier épisode de Nature Morte, GRRIF a rencontré Véronique Ferrero Delacoste. Ancienne danseuse, elle a aussi été directrice du Far° Festival à Nyon pendant 12 ans. Ses rencontres avec des compagnies et artistes de divers horizons l’ont menée à une réflexion plus poussée sur la curation : « Comment l’art peut nous accompagner, nous, habitants de cette Terre, pour transformer nos pratiques et nos valeurs. Et d’autre part, une réflexion sur les conditions de travail de l’artiste. » Véronique a donc décidé de lancer LEAST en 2022, après de nombreuses et fructueuses discussions avec des experts en médecine, en philosophie environnementale et en finance. LEAST, ça veut dire laboratoire écologie et art, pour une société et transition. Un laboratoire qui élabore des projets créatifs et met en lien des artistes et une population donnée ; notamment pour penser la société à l’aune du changement climatique. Exactement ce qui nous intéresse dans Nature Morte.
« Pour le projet Arpentage en Valais par exemple, on est vraiment partis à la rencontre. On s’est mis à enquêter, à rencontrer des habitants, à constituer un groupe de personnes autour d’un collectif d’artistes et de LEAST. Et à partir des besoins de ce territoire, on est en train d’imaginer des processus artistiques qui viennent accompagner et sensibiliser. »
L’association LEAST permet d’accompagner les artistes dans leurs projets (aussi bien au niveau de la production, que de manière scientifique, en regroupant de la littérature sur un sujet donné). Il s’agit aussi et surtout de créer un réseau : LEAST noue du lien entre les artistes et des scientifiques, des experts ou des penseurs pour partager leurs savoir-faire et leurs connaissances. L’association cherche aussi à décloisonner les différents univers et fait entrer ses projets dans des écoles ou des collectivités, par exemple. Afin de s’inspirer les uns les autres, notamment sur des questions environnementales. « Nos processus sont ancrés sur des territoires, et ça dans le but de pouvoir co-construire », explique Véronique Ferrero Delacoste. « On invite les personnes à travers des gestes accessibles à toutes et tous : organiser un pique-nique au centre du quartier, ou proposer des promenades pour aller ramasser des graines dans les lisières. »
LEAST travaille sur 3-4 projets maximum en simultané, car l’association favorise le long cours. Elle accompagne aussi des jeunes artistes en devenir (via un partenariat avec des écoles d’art), en leur permettant de suivre certains de ses travaux et en offrant un temps de recherche en résidence : « Ce moment, on le propose en collaboration avec des partenaires en Europe du Sud (…) On s’intéresse à des régions assez proches des nôtres qui sont bien plus impactées par ces crises climatiques, sanitaires, économiques. Comment l’ensemble des citoyens – et bien sûr des artistes – ont pu réagir face à ces transformations ? Et comment on va apprendre de ces territoires ? » Pour LEAST, les connaissances doivent pouvoir circuler de manière horizontale, afin de renforcer la régénération de la société et son fonctionnement.
Pour réécouter les premiers épisodes de Nature Morte, c’est ici avec le land-artist Saype , ici avec la comédienne et metteuse en scène Juliette Vernery. Ici, vous trouverez l’interview de la peintre Line Marquis, et ici, c’est Camille Rebetez, scénariste et auteur de théâtre.
Une série de portraits réalisée avec le soutien de la FSRC et Swiss Perform :
