On fête les 30 ans de la sortie de Nevermind cette année. Le disque secoue toute la planète à sa sortie, si bien que les journalistes du monde entier se rendent à Seattle pour découvrir la nouvelle scène grunge. Dans le tas, le New York Times. Le journal publie un article pompeux et jugé méprisant en 1992, intitulé « Grunge, a success story », qui contient pas mal de fake news.
Le glossaire du grunge
Le NYT tente de familiariser les foules à l’univers du grunge avec un glossaire qui décrypte son argot. On découvre ainsi dans son article que « lamestain » veut dire « tocard », ou que l’expression « swingin’ on the flippity-flop » signifie « traîner dans les rues ». Mais ce soi-disant argot du grunge a été inventé de toute pièce par Megan Jasper, réceptionniste chez Sub Pop, le label de Seattle qui avait signé les Melvins, Pearl Jam, Hole, L7, Soundgarden et Nirvana pour n’en citer que quelques-uns.
Juste pour se marrer
Lorsque le journaliste du New York Times demande à Jasper quel vocabulaire est associé à cette scène, la réceptionniste se rend compte qu’il n’y en a pas. Alors pour se marrer, elle invente plein d’expressions à brûle-pourpoint. Elle trouve « swingin’ on the flippity-flop » tellement ridicule qu’elle n’imagine pas une seconde que l’expression puisse finir dans un article. Eh bien si. Son glossaire totalement fake est bien publié le 15 novembre 1992 dans le New York Times. 30 ans plus tard, le journal est encore rouge de honte.
Une chronique diffusée dans la matinale Paf Pastèque
Sources
- L’article original du NYT: Grunge: A Success Story – The New York Times (nytimes.com)
- Des infos sur la révélation de la supercherie: When Nirvana fooled the New York Times: Grunge-gate and made-up trends | Salon.com
- L’épisode raconté au musée virtuel des hoax: Grunge Speak (Nov 1992) (hoaxes.org)
Crédit photo: Julie Kramer, CC BY-SA 4.0