C’est en tournée en Australie, pendant une session de balances à Melbourne, que Jack White invente le riff de « Seven Nation Army ». On est en 2002. Il le joue à Meg White et demande son avis au 3e musicien de tournée de l’époque, Ben Swank. Peut mieux faire, répondra Swank. Même le rythme ne trouve pas grâce à ses yeux.
Une musique pour James Bond ?
Jack White l’aime bien quand même, il le garde sous le coude et se dit qu’un jour, peut-être, si on lui demandait de faire le thème d’un futur James Bond, il pourrait le ressortir. Lol. À l’époque, Jack White n’est pas encore le messie, celui par qui le rock garage va ressusciter, celui par qui les guitares crasses et vintage vont refaire surface. Ses chances de composer un thème de James Bond sont assez proches du niveau zéro, et Jack White finit par intégrer « Seven Nation Army » à « Elephant », le 4e album des White Stripes. 5 ans plus tard, on lui propose de composer le thème de « Quantum of Solace », qu’il interprète avec Alicia Keys. Re lol.
Un succès critique et universel
À sa sortie, « Seven Nation Army » rencontre un immense succès critique et gagne un Grammy dans la catégorie « Meilleur morceau rock ». L’intelligentsia le considère comme un titre complètement à part dans la discographie des White Stripes. En tout cas, c’est grâce à lui que la carrière du groupe – et de Jack White en particulier – s’envole. « Seven Nation Army » est sans doute un morceau définitoire des années 2000, même si en terme de ventes, il n’a pas atteint de records mirobolants. En revanche, il s’est immiscé dans la culture de toutes les générations, en devenant un véritable hymne de clubs, voire un hymne au sport. Tout a commencé en Italie, durant un match de Ligue des Champions de l’UEFA en 2003. Aujourd’hui, on ne compte plus les chants de supporters qui le déclament. Et le déforment. Ce qui plaît pas mal à son auteur:
« Je suis honoré que les Italiens aient adopté ce morceau. Dans la musique, rien n’est plus beau que quand les gens s’approprient une mélodie et lui permettent d’atteindre le panthéon de la musique populaire. »
Jack White
Quand même, difficile de retrouver les émotions véhiculées par « Seven Nation Army » sans dévier vers cette ritournelle écrasante. « Po, po po po po po, po ». La rançon de la gloire.