Cowards n’est pas le genre d’album à vous faire danser les bras en l’air. Ici l’atmosphère vous incite plutôt à garder la tête baissée et les mains dans les poches. Mais dès les premières notes de l’ouverture, le sol se dérobe sous vos pieds et vous entraine dans un labyrinthe complexe et psychédélique.
Avec Crispy Skin, l’album prend rapidement son envol dans une spirale d’inconfort et de tension. L’errance se poursuit avec Building 650, morceau dense et envoutant où la voix percutante d’Ollie Judge alterne entre force brute et mélancholie poignante.
Le disque se fait encore plus intriguant sur Blood on the Boulders, un morceau schizophrène qui semble osciller entre la bande son d’un film indépendant et un free jazz grinçant. La voix se lamente, les instruments semblent ronger par l’acide et nous immergent dans une sombre folie.
Ce qui empêche Cowards de devenir trop déprimant ou trop chaotique, c’est l’énergie brute et l’audace géniale qui traverse chaque morceau.
Innovant et sans compromis, Cowards pousse à l’introspection et nous invite à réfléchir sur les aspects les plus sombres de la nature humaine. Un voyage dont on a du mal à se remettre tant il déstabilise et fascine.
Écouter la chronique audio :
Cowards, de Squid, sur Warp Records
Crédit image : Squid