Lorsque j’arrive sur la terrasse du bar lausannois de notre rendez-vous, Régis est déjà là. Parce que si on le connaît déjà depuis quelques années pour être le crooner punk sentimental et sombre de l’écurie genevoise Cheptel Records, on connaît un peu moins Julien Reginato (son vrai nom, dans la vraie vie). Alors déjà, il est ponctuel. Il boit de la bière (même s’il dira le contraire) et il a bel et bien cette voix veloutée et sensuelle dans laquelle on habiterait volontiers pour les vacances. Même s’il n’aime pas parler fort comme il dit, le bruit des voitures et des enfants qui courent ne rivalisent pas face à ce timbre dense et insondable.
«L’enfer c’est pas les autres. C’est nous l’enfer. C’est moi l’enfer.»
Il faut dire qu’il avait suscité l’émoi avec son premier disque : Régis, sorti en 2016. Un opus aux bases coldwave, en français, qui le propulse sur la scène du Paléo ou du Montreux Jazz Festival. Aujourd’hui, l’auteur-compositeur genevois manie toujours cette écriture inspirée en français mais voyage plus léger, sans ses musiciens. En septembre, il sortira « L’enfer c’est Nous »: un album aux sonorités électro, écrit dans une ambiance « spleenienne » et apocalyptique. Des morceaux qu’il peut jouer seul et qui s’adaptent aussi aux petites scènes, plus intimistes.
«Je suis pas si fort que ça dans tous les domaines… il faut se faire aider un peu par certaines personnes.»
Dans Engrenage, on comprend que Régis aimerait ne compter plus que sur lui…ou presque. Il nous raconte ses inspirations, sa muse et sa relation enflammée, son partenaire d’écriture et son compère en studio. Il nous dévoile les coulisses de son processus de composition et celles de son Genève à lui.