Le musicien est mort assassiné le 8 décembre 1980
Ça se passe devant chez lui, à New York. Le détraqué Mark David Chapman tire quatre balles sur l’enfant terrible des Beatles, qui succombera 15 minutes plus tard. Quarante ans après, le mythe Lennon reste intact, miraculé du bashing médiatique qui n’épargne plus Gainsbourg et autres légendes musicales d’outre-tombe.
Provocation & capital sympathie
En 2020, on se souvient de son génie, mais aussi de sa « grande gueule », de ses frasques sous l’emprise de drogues, des chansons des Beatles qu’il reniait, de ses engueulades avec McCartney. Pas de quoi escamoter le souvenir de Lennon, ami du bas peuple et de la provocation, qui avait osé dire devant la famille royale en 1963: « Pour notre prochain titre, les gens installés aux places les moins chères peuvent frapper dans leurs mains. Les autres, contentez-vous d’agiter vos bijoux ! » Plus héroïque, tu meurs.
Aujourd’hui ça ne passerait plus
Pourtant aujourd’hui, personne ne lui pardonnerait de chanter I want to hold your gland (= mamelons) en concert (son petit plaisir sexiste de l’époque), son salut nazi lors d’une apparition à un balcon de Liverpool en début de carrière (c’est quand même très con une rock star en devenir), ou encore ses idées féministes doublées d’une certaine brutalité envers les femmes (faites ce que je dis, pas ce que je fais). Lennon était loin d’être le saint hippie qui organisait des sittings avec Yoko en fredonnant Give Peace a Chance. Mais il a rassemblé des générations autour d’une culture musicale commune. Et ça, personne ne pourra lui enlever. Comme on ne l’enlèvera pas à Gainsbourg d’ailleurs.