Fondé en 2019 par le chanteur Pierfrancesco Monteleone (ex-Wet Moss), URGES est un groupe farouche et effronté, qui a pour sujets de prédilection la vie nocturne, l’alcool et les drogues. Son premier EP, 4am, vient de sortir et est en playlist sur GRRIF. Interview.
GRRIF: Comment se passe ce confinement ?
Pierfrancesco Monteleone: Eh bien, je mentirais si je disais que je détestais ça. Bien sûr, ça craint de ne pas pouvoir boire un verre entre amis ou de jouer de la musique. Mais tu sais ce qui est aussi bon ? Le vin. Et si tu bois trois différentes sortes de bouteilles par jour, on appelle ça de la dégustation. Et ça c’est chic.
Vous venez de sortir un clip très « confiné ». Tous les membres du groupes sont coincés dans la cuisine. C’est un hasard ?
Complètement! On a tourné la vidéo au début du mois de mars et on s’est dit : « Eh, ce serait marrant si on était coincé dans une petite pièce? » Je me souviens même avoir pensé « La chanson ne dure que deux minutes. On peut gérer le confinement pendant deux minutes… je parie même que nous pouvons gérer le confinement pendant deux mois. »
Votre morceau 4am fait un peu penser au son des Zutons. Est-ce que le groupe vous a influencés dans votre musique ?
Ah oui, les Zutons ! C’est un super groupe, mais je ne pense pas qu’ils aient eu une influence majeure sur notre musique. Peut-être partageons-nous des inspirations similaires ? Je crois que c’est plutôt comme si on était deux jumeaux séparés à la naissance, qu’on se rencontrait pour la première fois lors d’une fête et qu’on réalisait qu’on aime les mêmes drogues.
Quels sont les groupes que vous écoutez actuellement ?
Il y a beaucoup de grands groupes de nos jours, comme IDLES, Viagra Boys, Deerhunter, Ought, Parquet Courts, Protomartyr et ainsi de suite. En fait, nous écoutons une liste de lecture sur notre compte Spotify avec certaines de nos chansons post-punk et indie préférées.
Vous existez depuis 2019, comment s’est monté le groupe ?
En fait, les guitaristes et moi jouons ensemble depuis près de dix ans. On a sorti notre premier EP en 2012 avec notre groupe psychédélique Wet Moss. Finalement, on a voulu plonger dans un style plus rock ‘n‘ roll et plus rapide, c’est ce qui nous a poussés à lancer URGES. On a ensuite recruté un batteur et un bassiste.
Pouvez-vous nous présenter les membres du groupe ?
Il y a Stephan Ryf et Tobias Stich à la guitare, qui écrivent les chansons avec moi.
À la basse c’est Lukas Schlumpf qui jouait avec le groupe Al Pride. Et enfin, il y a Marcio de Sousa, un batteur de jazz qui joue dans différents projets, tels que son propre groupe Marcio de Sousa Quintett.
Un album est en préparation ?
En fait, on a tellement de temps avec ce confinement qu’on est est en train de travailler sur nos trois prochains albums…
Un petit mot pour le Coronavirus ?
Je pourrais écrire un livre avec mes réflexions sur le sujet ! Je pense qu’une fois que tout ça sera terminé, nous devrons sérieusement repenser le fonctionnement de nos systèmes politique et financier. Définir aussi nos priorités en tant que société et trouver des solutions pour aider son prochain. Il y a beaucoup à faire avec le changement climatique, les guerres, les réfugiés ou la faim dans le monde. Donc pour l’instant je dis seulement ceci: je suis heureux de voir tant de solidarité entre les gens, je suis reconnaissant envers toutes les personnes travaillant dans les professions médicales pour leur engagement et je suis désolé pour tous ceux qui souffrent ou ceux qui ont perdu un être cher.