L’Histoire de la galette des monarques

6 janvier 2021

Comme on ne vous a pas encore assez soûlés avec ça mais surtout, comme il est important de savoir d’où l’on vient et quelles sont nos traditions, on vous propose un petit historique de la galette des rois. 

Aujourd’hui c’est le 6 janvier c’est l’épiphanie. Dans la tradition chrétienne, c’est le moment où les rois mages viennent voir le petit Jésus qui est né. Plus récemment c’est aussi devenu l’occasion de manger quantités de brioches à toutes sortes de goûts pour se faire plaisir et pour trouver le Saint-Graal, la fève, cette petite figurine ou parfois cette espèce de flageolet beigeâtre tout pourri qui vous mène au sacre d’un jour. À noter qu’à l’époque de la cour en France, l’activité se passait déjà, dans l’idée que l’enfant qui trouvait la fève pourrait devenir roi un jour. Et cette fève à l’époque c’était un vieux haricot. Donc mieux vaut ne pas se fier aux apparences.

A chacun son rituel.

Parfois c’est le plus jeune et le plus âgé de la tablée qui doivent aller sous la table et distribuer à l’aveugle les parts par souci d’extrême objectivité, car on élit quand même un roi avec cette distribution du gâteau ! Certaines galettes ont une fève et deux couronnes, car l’élu a ensuite le pouvoir de se choisir une compagne ou un compagnon de règne pour la soirée, ce qui est l’occasion d’alliances plus ou moins fumeuses.

D’où vient-ce?

Toujours est-il que la tradition de la galette des rois est assez récente en Suisse. Elle a été introduite par l’Association suisse des boulangers, inspirés de leurs homologues français, autour de 1950. Et ça, simplement parce que le marché des petits pains avait besoin de se renouveler. On a donc vu dans cette brioche à X têtes l’occasion d’introduire un nouveau produit : le marketing… ça n’a pas d’âge!

À noter qu’on a créé notre propre recette et qu’on n’a pas copié la galette à la frangipane française, c’est le Swiss Made dans ce qu’il fait de meilleur. Pourtant il a fallu attendre la fin des années 60 pour que la tradition prenne véritablement son envol grâce, justement, à un vol. Un vol en hélicoptère plus exactement, organisé par un poto de l’Association suisse des boulangers qui a donné un petit coup de pouce à ces travailleurs du pain. L’engin volant déposait tranquillement mais de manière bien médiatisée les rois mages dans le village valaisan de Chandolin, à l’époque le plus haut village d’Europe habité toute l’année. La procession faisait son effet et la grande distribution s’emparait de la tradition pour la faire perdurer et surtout, pour en tirer son petit pactole brioché.

Les enfants d’abord

Une fête pure de l’épiphanie et de ses Rois mages, il n’y en a pas vraiment. Il y a eu beaucoup de célébrations différentes, remontant jusqu’aux Saturnales romaines qui étaient le carnaval d’il y a 2’000 ans. Il y a eu aussi des fêtes de mise en scène de l’arrivée des Rois mages à Fribourg par exemple, mais ces événements n’ont pas résisté aux interdictions de la Révolution française. Là où la tradition est encore la plus forte c’est peut-être dans les régions méditerranéennes. On fait d’ailleurs un petit bisou à leurs enfants qui traditionnellement ne reçoivent pas leurs cadeaux à Noël mais bien le 6 janvier. Sauf que le coronavirus a bouleversé la tradition de cette fête adorée et de son cortège géant : cette année pas de Rois mages pour apporter les cadeaux. On ne doute pas que les parents aient fait office de remplaçants et en réalité, les Rois mages sont arrivés en montgolfière ou en bateau dans certaines villes espagnoles qui ont retransmis ce voyage numériquement. Malgré la longue industrialisation de l’Epiphanie, on constate soulagés que ça n’a toujours pas de prix de faire briller les yeux des enfants.