Plusieurs multinationales rachètent les droits d’auteur d’un paquet d’artistes mythiques, comme Bob Dylan ou Neil Young, alors que certaines n’ont même pas forcément d’affinité avec la musique. Un dossier du magazine Rolling Stone nous explique pourquoi.
Un avantage fiscal
Les plans fiscaux de Joe Biden vont taxer davantage les grosses fortunes. La situation actuelle, avantageuse pour les riches aux États-Unis, va bientôt prendre fin. Quand vous vous appelez Bob Dylan, c’est forcément plus commode de vendre en ce moment.
Des raisons personnelles
Prenons le cas Bob Dylan, encore. Il a 80 ans et six enfants sur l’héritage. On imagine la galère s’il fallait diviser le mélange de droits d’auteurs perçus au cours de toute une vie. Un montant de 400 millions de dollars, le prix de vente de son catalogue, c’est beaucoup plus simple. On peut aussi citer l’exemple de Shakira, rattrapée par le fisc espagnol qui lui réclame des millions d’impôts. Vendre son catalogue, c’est certainement une façon efficace de payer sa dette.
Le montant versé par les multinationales
Il représente un certain multiple du revenu annuel historique de l’artiste. Plus l’artiste est grand, plus le multiple est important. Joli pactole. En vendant son catalogue à Universal, Bob Dylan aurait gagné 25 fois ce que son catalogue encaisse chaque année. Ce qui lui évite de parier sur l’avenir de ses classiques.
Cas de conscience ?
Alors oui, il y a bien la conscience qui travaille à un moment. Le sentiment de se prostituer. Mais quand vous avez accumulé suffisamment de gloire et prouvé à maintes reprises que vous savez défendre votre œuvre, il faut savoir récolter les fruits qu’on a semés, quitte à vendre le verger quand on est trop vieux pour s’en occuper.
Crédit photo: Francisco Antunes