Imaginez Indiana Jones accoudé à un flipper, et là, vous caressez mentalement l’essence de Yoku’s Island Express. Neal débroussaille le chemin dans sa chronique Pan Pan Clic Clic.
Dans Yoku’s Island Express, le joueur incarne un bousier. Vous savez, le petit scarabée qui balade sa boulette d’excréments ? Yoku, c’est le nom de notre bousier, il trimballe pas du caca mais une bille de flipper, y a pas à dire c’est quand-même plus classe. L’aventure commence quand Yoku débarque sur l’île Mokumana pour remplacer le facteur local, un ptérodactyle qui porte une petite casquette de facteur et la sacoche qui va avec.
Yoku débarque sur l’île en pensant qu’il va livrer son courrier pépère, mais rien du tout!
Il va devoir sauver l’île d’une grosse catastrophe et filer un coup de main à tous les gulus qui croiseront sa route. Il est comme ça Yoku, il peut pas rester sans rien faire, il faut qu’il aide tout le monde. Et surtout il est attaché à une bille de flipper! Ce qui est super pratique, parce que la grande particularité de Yoku’s Island Express, c’est la fusion géniale entre le jeu d’aventure et le flipper.
Les flippers, ces vieilles machines d’arcade qu’on trouvait dans tous les troquets et qui se sont mises à disparaître à partir des années nonante, vous vous souvenez ?
En gros l’île est truffée de petites séquences de flippers avec des mécanismes plus ou moins compliqués, et c’est comme ça qu’on va pouvoir se déplacer et faire avancer l’intrigue.
L’esthétique du jeu est plutôt étrange.
On se dirait vite fait, “ben tiens c’est mignon, je vais y jouer avec mon gamin”, puis en fait non, peut-être pas… Tout est très joliment dessiné mais les bestioles ont quand-même des sacrées drôles de tronches. C’est un peu Pierrot lapin qui aurait fait des p’tits avec une charogne vieille de trois jours. Et l’ambiance est super ambivalente aussi, on passe de plages idylliques à des cavernes lugubres où des encagoulés mènent un rituel bizarre sur un gros embryon d’oiseau.
J’ai pris beaucoup de plaisir à faire valdinguer Yoku en long et en travers de l’île Mokumana.
À apprendre à plonger avec un gros chat fourré dans un poisson (qui se fait appeler « Le Dauphin »). À me faire remonter les bretelles par Citron le perroquet facteur, ou encore à aider les moines de l’espace à faire décoller leur fusée.
C’est avec un petit pincement au cœur que j’ai quitté tous ces joyeux zinzins. Et une pointe de nostalgie aussi; où sont passés ces fiers flippers qui ont gobé la moitié de mon budget chewing-gum quand j’étais encore mouillé derrière les oreilles ?